L’allocation universelle

Dans Les Evangiles un dangereux (?) révolutionnaire (?) nommé « Jésus » (comme tant d’autres d’ailleurs à l’époque) narre cette histoire (Les ouvriers de la onzième heure) à propos d’un cultivateur qui donna aux ouvriers venus terminer l’ouvrage de la journée (ce qui devait sans doute l’arranger vu le retard pris par les autres ) la même somme d’argent qu’à ceux qui avaient travaillé dans son domaine depuis le matin. La morale à en tirer était à l’évidence que le mérite n’est pas tout, que ce n’est pas la seule mesure de la valeur entre les humains. Il est une autre valeur : le seul fait d’être humain.
Ce qui impliquerait qu’il existerait une énorme différence entre égalité, égalité de droits, équité, justesse, justice … et que le « mérite » n’est pas (ne doit jamais être) la seule et unique mesure des valeurs entre les humains.
Pourquoi, invoquant ce sacro-saint concept de « mérite », vouer l’allocation universelle aux gémonies et ne pas s’insurger contre les ahurissantes disproportions de revenus entre ceux qui s’usent jusqu’au sang et ceux qui s’enrichissent à les regarder faire. De quel mérite parle-t-on ? Où est l’injustice, l’inéquité, l’inégalité ? Le véhément rejet de l’allocation universelle (si timidement proposée par M.Hamon) est très symptomatique de cette fièrotte culture poujadiste de l’aigreur et de la jalousie. Vive la France !

Qu’est-ce que la technique ?

Michelle van WEEREN
Les techniques ne sont donc pas neutres. Sont-elles alors des entités autonomes disposant d’une conscience propre, qu’il faut craindre et contrôler ? La technophilie et la technophobie relèvent du même paradigme moderne. Les dualismes simplistes (faits/valeurs, objets/sujets, hommes/machines, nature/culture, etc.) sur lesquels la modernité a construit son discours donnent un cadre théorique aussi bien à l’idée de techniques comme objets neutres qu’à l’affirmation d’objets techniques comme entités dangereuses.
Mais il existe une autre attitude vis-à-vis des machines, elle consiste à les considérer comme des hybrides : des entités qui sont le résultat des choix politiques mais également porteuses d’une logique propre, capables d’influencer les réseaux sociotechniques dont elles font partie.
Aujourd’hui,on peut souhaiter qu’un découplage entre le profit financier et le progrès technique dans un système post-capitaliste aide à favoriser la prise de recul face aux innovations techniques et contribue ainsi à les remettre au service de la création du monde commun.

Le rapport de l’homme aux techniques – aliénation et réappropriation

Michelle van WEEREN
L’histoire des Luddites est souvent citée comme une anecdote qui illustre l’irrationalité de ceux qui craignent les changements induits par le progrès. Car ces machines n’étaient-elles pas juste de simples outils, facilitant le quotidien des travailleurs ? La réponse n’est pas si simple. On ne peut pas penser l’Homme sans les outils techniques avec lesquels il s’entoure et qui lui servent à améliorer sa productivité et son confort. Or, la relation que l’Homme nourrit vis-à-vis de ces outils est ambivalente. Il ne s’agit pas, comme les technophiles aiment à le penser, d’un rapport fructueux qui contribue de manière linéaire au perfectionnement de la condition humaine. Il s’agit au contraire d’une relation caractérisée par des ruptures et des turbulences, où l’Homme s’est parfois retrouvé dans une situation désagréable, voire dans une position subordonnée par rapport à l’outil censé lui faciliter la vie.

Le progrès technique : dogme des temps modernes ?

Michelle van WEEREN
Les Européens commencent, dès le XVIIème siècle, à effectuer des opérations relevant d’un nouvel état d’esprit : gagner du temps, rétrécir l’espace, accroître l’énergie, multiplier les biens, s’affranchir des normes naturelles, dominer et manipuler les organismes vivants. Le progrès technique est indispensable au progrès humain, la technique va résoudre tous nos problèmes, et tout ce qui peut être inventé, doit être inventé. Tel est le dogme.

Mais … de nos jours, dans l’économie capitaliste, le progrès technique est intrinsèquement lié au profit financier et à la croissance économique. Pour tirer nos économies européennes de la récession et du chômage, les pouvoirs publics comptent sur les capacités d’innovation de leurs industries. C’est pourquoi ils sont peu enclins à freiner les dynamiques de recherche et développement. Ainsi les entreprises innovantes, soumises aux pressions concurrentielles de la destruction créatrice, cherchent à accélérer les cycles de remplacement des produits techniques ainsi que les processus d’innovation, y compris pour des technologies risquées ou aux effets incertains.

L’innovation technique, dans sa forme accélérée, peu réfléchie et contrôlée par une poignée de personnes non-représentatives de l’ensemble de la population, est-elle vraiment la manière la plus sensée de donner forme à notre économie, de satisfaire nos consommateurs et de déterminer le comportement de nos entreprises ?

Denis de Rougemont
Les intellectuels et l’Europe au XXe siècle

Paraît, sous la plume de Nicolas STENGER chargé d’enseignement à l’Université de Genève, une étude déterminante sur la personnalité de Denis de Rougemont : Denis de Rougemont – Les intellectuels et l’Europe au XXe siècle
Rougemont, type ou prototype de l’intellectuel engagé, et ce dans un monde et en un temps où « penser l’Europe » tenait [...]

La confusion : terrorisme sournois

Nous sommes entrés dans l’ère de la confusion.
Entendons-nous bien : confusion n’est pas désordre, bien au contraire la confusion est ordre. Et quel ordre, inflexible, invisible, innommable, irrepérable (du moins vise-t-il à l’être).
Jamais identifiable, toujours ailleurs et partout insaisissable. Sauf par inadvertance. Alors soyons inadvertants et sachons simuler l’indifférence, ou mieux l’acceptation de ses stratagèmes pour la voir en action et la surprendre en flagrant délit.

Tout ce qui, un temps, a pu paraître net, intolérablement précis et contraignant même parfois, paraît, dit-on aujourd’hui comme « brouillé ».
Pourtant on n’a jamais tant parlé, tant expliqué, tant communiqué à propos de tout, partout. C’est vrai.
C’est précisément là un des aspects de la confusion car, à force de tout embrasser systématiquement, tout finit par se valoir.
Au moins en termes d’intensité d’intérêt médiatique.
Mais l’intérêt médiatique ne se substitue-t-il pas à la valeur intrinsèque des objets ou des faits qui nous entourent ?

Blasphème bien utile en ces temps de « souvenir » !

Depuis six mille ans la guerre | Plait aux peuples querelleurs[...]
Et cela pour des altesses | Qui, vous à peine enterrés, | Se feront des politesses | Pendant que vous pourrirez[...]

(Victor Hugo, Depuis six mille ans la guerre )
Pour un 11 novembre
Blasphème bien utile en ces temps de « célébration et de mémoire des victimes » victimes de QUI ? Blasphème utile en ces temps de nationalismes et communautarismes exacerbés : pleurons les victimes de la haine ou du mépris que ces tyrans sanguinaires qui étaient au pouvoir et déclaraient les guerres encore et encore éprouvaient pour leurs propres « peuples »!
Mais le lugubre contre-sens que commet Victor Hugo ( … la guerre | Plait aux peuples querelleurs …) tient au fait que ce ne sont jamais les peuples qui sont belliqueux mais les richissimes puissants qui s’emploient à les fanatiser à leur profit (dérisoires mais abondants biens matériels ou minable gloriole de monarque).
Si avant toute déclaration de guerre les peuples unis entre eux avaient éliminé leurs chefs ( « chef de guerre » – dux bellorum bien nommé) les peuples auraient pu continuer de vaquer en paix sans être pris entre le devoir de tuer le soi-disant adversaire et le devoir de se faire tuer par le peleton d’exécution de sa propre « nation » comme traître ou déserteur… voire pire … comme dangereux pacifiste!

Traces de vie … ou « pollution »

Il est bien plaisant de constater que l’on fait usage de détecteurs de pollution (gaz et particules spécifiques) pour identifier dans le cosmos celles des exoplanètes qui seraient porteuses d’êtres « intelligents ».
Paradoxal non ? Et assez contradictoire avec les belles et édifiantes leçons dont on nous abreuve jour après jour nous invitant à consommer avec intelligence, à utiliser l’énergie avec intelligence … ce qui sous entend que nous sommes peu intelligents ! Certes.
De là à postuler que les extra-terrestres « intelligents » produiront assez de polluants pour être détectés à l’autre bout du cosmos …
Si ils polluent c’est qu’ils ne sont que très très moyennement intelligents – de simples esprits techniques et inventifs en somme.

« Small » n’est plus « beautiful » !

Allez on se regroupe! La très sale besogne de Pécresse est accomplie par Fioraso : les universités sont entassées en grand pôles, ça coince déjà, ça se terminera mal. Maintenant, regrouper cantons, régions, communes : haro aux 36 681 communes et sus aux 27 régions … Qui pour défendre une administration et une économie à échelle humaine, ajustée aux spécificités et aux diversités? Qui pour comprendre qu’économiser en ces domaines c’est détruire pour renforcer le pouvoir et la richesse de quelques-uns? L’Empire libéral européen contre-attaque !!!

Heure d’été

Dans le temps, il fallait au moins un Pape pour bricoler le temps des hommes ! (*)
Aujourd’hui un diktat de quelques « experts » européens auto-proclamés suffit.
On dénonce ces « manipulations dont souffrent les prisonniers qui sont scandaleuses » : la modification des rapports au temps et le changement des repères chronologiques en décalant l’horloge interne d’un individu le préparent à … la culpabilisation qui donne pleine justification aux bourreaux qui vous torturent et obtiennent ainsi de tout détenu … une reconnaissance « spontanée » de l’erreur dans laquelle ils étaient etc. Ben voyons !
A propos, et si on reparlait de l’heure d’été. A quoi est-elle supposée nous préparer ?

Consommez plus, polluez encore plus : Ralentissez !

Le summum du ridicule est en passe d’être atteint par la bonne conscience de l’autophobie écoloïde et néo-sécuritaire :
On pose des ralentisseurs Рr̩sultat : on r̩acc̩l̬re apr̬s avoir r̩trograd̩ donc on consomme nettement plus.
On abaisse les limitations de 9O à 80 ou de 80 à 70 ou de 50 à 30 – résulat : on rétrograde, nombre de voitures ne peuvent conserver le même rapport donc on adopte un nombre de tours moteur plus élevé et l’on consomme plus, là encore … et ainsi de suite.
Et, bien évidemment qui dit sur consommation dit sur pollution

Le nucléaire remercie Greenpeace

Confusion et paradoxe ? Greenpeace souligne les « failles de sécurité » dans la protection des sites. Les autorités en charge des centrales nucléaires remercieront Greenpeace d’avoir oeuvré gratuitement pour étayer le dossier d’un reforcement des moyens alloués à la protection des périmètres. On n’imaginait pas l’organisation militante verte faire un tel cadeau à son ennemi, ou supposé tel !

Culpabilité + sidération = résignation

Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

Fracturation et gaz de schistes

Et revoilà insidieusement (ou pas), un plaidoyer pour la fracturation hydraulique ! Un de plus après ceux de Mesdames Rachida Dati et Maude Fontenoy … sous la plume de Pascal Brückner que l’on a vu mieux inspiré. Comment peut-on oser enfourcher un tel cheval après la diffusion par Arte de Gasland (2011-2012) Il est assez stupéfiant de voir un « philosophe », un « intellectuel » souhaiter aux Français les maladies, pollutions, dévastations que connaissent tant de comtés voire des Etats entiers aux Etats-Unis.
Recourir en outre, pour satisfaire aux diktats d’un lobby pétro-financier (qui doit présenter de nombreux atouts et moyens de séduction il faut croire !) au subterfuge, au stratagème de la culpabilisation-imprécation jetée à la figure d’un peuple – les Français en l’occurrence – qui est qualifié du quolibet de peureux, frileux … est de la dernière bassesse et procède de ces amalgames faciles et intellectuellement malhonnêtes qui jadis firent tant horreur à l’essayiste en question.
Décidément, il serait bien tentant de pratiquer le même type d’amalgame en étendant la consternation que nous procure la lecture de ce type d’articles au support médiatique qui l’héberge… mais nous nous en abstiendrons bien évidemment!

Avis de décès : Le service public est mort.

Rien n’a changé ! Le Monde nous apprenait (le 21 décembre 2011), que la SNCF allait verser 230 millions de dividende à l’Etat et que les universités, celles qui ont été bien converties au capital et à la rentabilité (73 sur 83 et l’on doit dire :
« responsabilités et compétences élargies » (RCE) dans le jargon pécressifiant hélas toujours d’actualité en 2014), ont dégagé un « excédent » de 120 millions d’Euros.
Si un service dit « public » engrange des bénéfices d’une telle ampleur sans les réinvestir dans son équipement ou les redistribuer dans les salaires ou par une baisse des tarifs c’est que ni ceux-ci ni les services proposés ne sont destinés au public mais n’intéressent (et c’est bien le mot!) que l’amont d’une hiérarchie (Etat ou actionnaires) que le pouvoir a déclaré primordial d’enrichir.
La notion de SERVICE PUBLIC est bel et bien morte : nous sommes tous des … Européens.

La prohibition (de la prostitution) revient (et les mafias?)

Appliquer une loi existante exige une volonté et une détermination politique courageuse, aux antipodes de la tapageuse démagogie. En France plutôt que d’appliquer la loi qui permet de faire la chasse aux proxénètes et aux mauvais traitements infligés aux femmes, on fait une nouvelle loi. Sera-t-elle appliquée ? Peu probable si l’on se fie au spectacle du passé récent.
Il semblerait que loin de l’élégante solution germanique – Eros-Centers homologués – le puritanisme scandinave séduise la bien-pensance française … tout comme lors de la prohibition états-unienne dont on s’ingénie à oublier les effets notoires et dévastateurs : la prolifération et le renforcement des mafias.
Mais…au fait … Horrible doute ! ne seraient-ce pas celles-ci qui seraient embusquées derrière ce puritain tapage anti prostituées ? Elles ont tout à y gagner, tout comme les « bootleggers ». La bêtise moralisatrice autosatisfaite a bien souvent fait le lit des crapules.

Le malaise des « banlieues »

Comme si c’était la faute au chômage, à l’enseignement scolaire, à la TV ou à je ne sais qui. Et l’on glose et l’on invente des solutions et des potions …
Alors que la cause est tout simplement ailleurs : ce qui distingue l’humain de la bête féroce dont il descend est la culture policée qu’il reçoit dès son plus jeune âge de la part de sa famille immédiate.
Mais, à vrai dire, est-elle, cette « nature » sauvage, si différente de l’agressivité commerciale qui ressemble trait pour trait à celle de la horde, la bande, dans laquelle des jeunes gens s’intègrent souvent pour combler le vide affectif et pédagogique laissé par la famille ?
La cause des désordres est bien plus à chercher dans la nature profonde de la bête humaine que dans l’origine géographique des malheureux locataires des très inconfortables immeubles des banlieues.
La petite bête (même humaine), sans éducation, si elle n’est pas formée dès son plus jeune âge demeurera bête de jungle, égoïste, farouche, sans idéal car incapable de dépasser l’immédiat, jamais invitée à dépasser le stade de la pulsion ou du « besoin » dans ce qu’il a d’impérieux et de sauvage, comment pourrait-il en imaginer la maîtrise ou le contournement ?

Haro sur le vieux !

« Le vieux ! » – Bof c’est un bouc émissaire comme une autre. Tant qu’on n’appelle pas un chat un chat ça baigne. Le vieux coûte cher il conduit mal etc … Allons ! Secouons tous en coeur le cocotier !
Il est bien difficile de faire passer certaines statistiques bien vérifiées : le vieux génère moins d’accidents que le jeune, toutes les assurances le savent. Mais non c’est comme avec les 4×4 ; on n’oublie jamais de signaler que c’en est un ; mais par contre pour les coupés ou cabriolets surmotorisés ou autres véhicules de « jeunes fous » aucune mention n’en est jamais faite, comme de l’âge ou du sexe de jeunes fauteurs d’accidents. Pourtant, ce n’est pas l’âge qui est accidentogène ! NON ! C’est l’incivisme global – cet incivisme rendu hautement positif – l’incivisme (vieux et jeunes confondus) qui ne fait que traduire sur la route sous forme d’agressivité ce qui est par ailleurs dans tous les autres secteurs de l’activité, de la vie culturelle et des moeurs commerciales LA VERTU cardinale de notre univers mental.
Compétition, « guerre de tous contre tous » (comme dit J-C Michéa), agressivité totale devenue la vertu cardinale de nos univers mentaux : entreprise, politique, sport-spectacle (si lucratif !), concours, scolarité, et en toute logique, chez les frimeurs de la route qui se comportent là comme ailleurs selon la même et universelle mentalité débile de la compétition.

Conflits d’intérets ? Vraiment ?

En cette époque où l’on commence à peine à s’agacer des tics de langage et expressions à la mode qui se substituent de manière radicale à toute forme de pensée (Lire Matthieu Carlier, « 10 expressions vraiment insupportables », Le Huffington Post, 12 mai 2013) il en demeure une qui échappe la tête haute à cette soudaine prise de conscience de la sottise ou de l’hypocrisie dont ces expressions procèdent : c’est « conflit d’intérêts ». L’actualité s’est certes prêtée à son emploi ces derniers temps.

On voit bientôt les bons apôtres des médias pleurnicher et regretter cette très malencontreuse nomination qui inflige à la sainte victime une situation intenable de « conflit d’intérêts » !

Ben voyons !
Quand, pour avoir pu en être le témoin jour après jour, année après année, on connaît l’énergie dépensée, les magouilles et combines savamment mises au point [ . . . ] on est abasourdi d’entendre proférer cet hypocrite euphémisme.

Il n’y a pas de conflits d’intérêts qui tienne il n’y a que des combines, d’âpres rivalités entre intrigants et gens de cour pour atteindre des postes de responsabilité ou des positions d’influence. Positions qui garantissent des réussites et des revenus personnels conséquents. C’est tout, absolument tout.

Le change … MENT !

Ce qui est dérangeant dans les « affaires » politico-financières de ce début 2013 c’est qu’elles se jouent sur une toile de fond de « vide parfait », elles s’inscrivent dans un contexte dépourvu de toute forme d’idéologie autre que celle de la jungle capitaliste. Le pain des uns est offert en « jeux » aux autres. Le peuple, lui, sur les gradins est sottement figé de stupeur… puis se détendant, devient narquois et admire les nouveaux gladiateurs … en train de s’étriper ? Même pas !
Premier malaise : on sert « Ã  l’opinion » (traduisez : le peuple) de la distraction éthique et de la rigueur purificatrice pour cacher la misère et divertir ; pour dissimuler surtout la continuité, sous un président paradoxalement « de gauche » et qui ne jure que par la sainte « croissance », de l’inexorable dévastation capitalistique et de la guerre de tous contre tous qui l’accompagne.
Second malaise : si « purge » il y a, celle-ci donne une lugubre impression de réglement de comptes, genre nettoyage interne dont sont si friandes les républiques démocratiquement totalitaires. Mais cette fausse lessive offerte en spectacle ne parvient pas à détourner (encore heureux) le regard d’un peuple que l’on broie jour après jour un peu plus.
Comment réagira-t-il aux prochaines échéances ? Tout est à craindre.

La « Croissance » est une religion

La croissance est une religion … ou une absurdité sur fond de panète épuisée, exsangue.
Coment peut-on encore oser « attendre son retour » ?
Comme le Progrès la croissance est une doctrine et un dogme. Utopies qui furent dynamiques donc purs et fieffés mensonges. Doutons !
Si seulement on savait ce qui est supposé croître : l’injustice qui enrichit les riches qui font croire aux pauvres qu’ils plument qu’il vont mieux répartir et redistribuer leurs richesses ?
L’homme, certes, a progressé en savoirs et en techniques. Sa technologie est redoutable et ses armes, à efficacité égale, sont des millions de fois moins coûteuses qu’au Moyen Age. Sans doute a-t-il parallèlement appris à soigner. Un vaste débat sur la déontologie et la bioéthique pourrait se greffer ici même.

L’art c’est gratuit ! Bien compris hadopi ?

Hadopi et la protection … du capitalisme.
Car revoilà, malgré la gauche, l’ Hadopi qui cherche à se recrédibiliser : toujours au prétexte de la protection (sic) des artistes bien entendu.
Aux antipodes de cette fébrile et pathétique lutte acharnée contre les arts et pour les marchands et industriels (et surtout leurs actionnaires), cette superbe phrase de Roland TOPOR* : « Le génie ne se vend pas il se donne. »
Tout est dit.
Comment peut-on oser :
1) vivre de son art ?
2) vivre de l’art et du génie des autres … comme le font les « industriels » et …
tant de fripouilles de la culture ?
___________________
*Roland TOPOR, Mémoires d’un vieux con, Wombat, Paris, 2011.

Profession victime

Une des formes les plus sournoises de la violence consiste à s’ériger en victime afin de culpabiliser quelqu’un pour une « faute » que non seulement il n’a pas encore commise, mais que très vraisemblablement il ne commettra jamais. Quel confort que de se croire – de se prétendre – toujours malheureux, mal aimé, mal compris !
Que de mal on peut faire ainsi au nom de cette « détresse » permanente ? On blesse en toute impunité à tour de bras sans jamais l’ombre d’un scrupule.
N’est-ce pas le statut ordinaire de l’humain (un engramme de son ADN ?) : se poser en victime aujourd’hui pour mieux faire oublier qu’hier encore il était bourreau… espérant peut-être le redevenir demain.

Violence vive – violence lente

Le scandale que l’on se complaît à dépeindre en termes de violence physique (proscription des châtiments corporels et passages à tabac) est le visage flatteur d’une cruauté infiniment plus grande. Il légitime, quoi qu’on dise, pense, profère, affiche et spectacularise, toutes les formes de persécutions morales, mentales, psychologiques imaginables… Pourvu que ça ne laisse pas de traces visibles.

Au-delà du silence imposé par l’autorité qui couvre dans le temps et la peur la violence – vive souvent – par abus de pouvoir … il y a toutes ces tortures psychologiques – violence lente – tellement subtiles qu’on n’a qu’à peine conscience que ce sont des tortures tant elles sont diluées dans le temps : c’est bien plus souvent sur le terrain de la vie intime ou sur celui de ce que l’on n’ose à peine nommer « l’intimité du travail » qu’elles s’éploient.

Que de temps il a fallu pour passer de l’interdiction des violences physiques à la criminalisation des tortures psychologiques (par les entreprises, les conjoints, les parents …) ? Des dizaines de siècles pour que cela entre dans l’ordre du juridique …
et ce n’est toujours pas entré de manière effective dans les moeurs.

Les conditions de la Révolution

Même ceux qui s’opposent au capitalisme et les indispensables instances de spectacularisation qui lui servent de cohorte, d’assise, sont condamnés à recourir à la « comm », la sacro-sainte communication-médiatisation et au statut de star ou « stardom » pour parvenir à se faire entendre.
Les exemples sont abondants : pas de révolte, de révolution, de dénonciation politique sans spectacle et retentissement organisé ; que l’on s’appelle Negri, Cohn-Bendit ou Assange on est condamné à retentir. Toutefois force est de constater qu’il en est qui sont parvenus à demeurer efficaces sans sombrer dans la pipolisation ou le star system : les Anonymous, par exemple, ou ceux dont la police (en accumulant les gaffes) à assuré elle-même, excellemment, la « promotion » et au nombre desquels on peut citer le prétendu « groupe de Tarnac ».
Tous les autres émetteurs de contestation sont relégués au fin fond du web et étouffés par le bruit des myriades de forums et blogs … d’autres encore sont comme paralysés par le paradoxe insoluble : pour exister à la conscience de l’autre, et dénoncer la tyrannie du spectacle aliénant qui fait de vous une marchandise, il faut retentir et postuler pour un écho médiatique… (La suite)

« Député périmé »

Certes, les élections, en démocratie, sont à intervalles réguliers. Cela procède du plus élémentaire respect de la légalité.
Mais qu’en est-il de la « légitimité » ? Elle ne comporte pas de date de péremption. La pastille ne vire pas de couleur quand le produit est en passe d’être non consommable. Un représentant à la légitimité avariée continue bel et bien d’exercer son mandat … et peut entraîner de sérieuses complications ou intoxications !
Et pourtant qui ne connaît de ces « représentants » du peuple, de ces élus qui, trahissant leurs électeurs et leurs engagements, se pavannent avec morgue le soir même dans une légitimité déjà avariée.

Pondération … qu’ils disaient !

« Pondération » : quand on voit la notion mathématico-statistique pointer son nez dans un argumentaire tout est dit. Rien n’y sera fiable. Trucage ici, petit ajustement là, lissage de courbe, enfin, pour faire beau …
En clair : rien ne sera mis au service de la recherche de la « vérité ». Tout sera mis au service de la force de conviction (un peu à la méditerranéenne) . Le rhéteur doit convaincre, persuader, faire partager son opinion – quitte à feindre le débat – par toutes les ficelles que l’industrie du discours procure à l’érudit de ces arsenaux. Foin de l’authenticité, du vrai, du juste. La vérité, si jamais elle survient, ne sera jamais qu’un additif (élégant), qui vient en sus, qui sur-vient, dans le processus mis en oeuvre afin de convaincre et d’emporter la conviction…
Ainsi va également la « démocratie »… et la communication (la « comm »), la pub, la séduction, la drague, le commerce… Mentir avec talent consiste à bien dissimuler que l’on ment. Le meilleur moyen d’y parvenir n’est-il pas de se la cacher à soi-même ? Parvenir à croire (à se faire croire) que l’on n’est pas en train de mentir doit, dans notre culture, toujours emporter la conviction de l’interlocuteur.
Qu’importe finalement la vérité ? Tout étant relatif, tout se vend, tout se vante ! Tout fait « ventre ». Tout fait fric.

Droit, non-droit…

C’est confusion de croire que le non-droit est strictement opposé au droit. Confusion non fortuite, confusion qui profite à qui impose un ordre qu’il nomme désordre. Car le non-droit et le droit sont assis sur les mêmes bases: ils revendiquent l’un et l’autre une « légitimité ». Qu’est-ce que la légitimité sinon le droit pour le droit d’être le droit ? C’est ce qui fonde le droit. Mais comment ? Il est une illusion qui consiste à croire à un fondement du droit qui serait situé quelque part au-delà, de manière extérieure, hétéronome, en amont du consensus.(… lire la suite)

« Ne travaillez jamais ! »

« Ne travaillez jamais ! » écrivait (sur le mur) Guy Debord. Il faut faire sa fête au travail ! Relisons les travaux du groupe Krisis : Manifeste contre le travail, ou encore Louis Marion : Critique du capitalisme et de l’aliénation du travail, entre autres textes proposés sur la même thématique par Palim Psao.
Recroisons le chemin de Moishe Postone et son « Le travail n’est pas à libérer il est à abolir »
Un premier ébranlement du sacro-saint mythe du travail peut être utilement apporté par le spectacle très juste bien qu’américano-comique de Nigel Marsh dans le cadre des conférences deTED :« La plupart des gens travaillent longtemps et durement dans des emplois qu’ils détestent et qui leur permettent d’acheter des choses dont ils n’ont pas besoin et qui servent à impressionner des gens qu’ils n’aiment pas. »*
On lira enfin, autre éclairage, mêmes conclusions : Le Travail, non merci ! par Camille Dorival, préface de Bernard Gazier, éditions Alternatives économiques.

L’écologie n’est pas une science – heureusement !

Un colloque interroge le statut de l’écologie dans les mentalités : « L’écologie est-elle une science ou une religion ? » (Voir l’article de Bérengère Hurand dans Le Nouvel Observateur – Le Plus )…
Pour ce qui est du religieux et de la sacralité, du « numineux » qu’inspire la « Nature » c’est bien difficile en effet de se faire une opinion tranchée.
Mais pour ce qui est de l’appartenance épistémologique il n’y a pas photo. En tout cas pas pour ce qu’il est convenu d’appeler « Ã©cologie » dans les médias, dans les sphères économiques et politiques : tous ces discours « Ã©cologiques » sont sans la moindre exception de nature prescriptive et souvent culpabilisateurs donc nourris à une axiologie voire à des séries de choix éthiques.

Tuons pour la paix… ben voyons !

Admirons cette effroyable bonne conscience qui accompagne chacune de nos actions agressives. A croire l’humain on pourrait penser qu’il n’est jamais meilleur artisan de la paix, de la sérénité, de la joie et du bonheur que quand il marche au combat. « Vous êtes de la trempe dont on fait les héros »… et autres éloges de la violence servile font les ravages que l’on sait. On ne peut tuer et penser en même temps semble-t-il…

« C’est la route qui tue ». Vous êtes sûr, la route ?

« La route nationale n° N a encore tué », titre la presse régionale. Les esprits faibles sont ainsi cautionnés dans leur violence – laquelle est renforcée par les chantres de l’agressivité. Cette belle et bonne agressivité dont on fait tant l’éloge en maints milieux économiquement corrects. Cette agressivité dite « positive » par les commerciaux, les sportifs, les Etats …
Agressivité et compétition : les seuls idéaux, les seules valeurs, finalement, de ceux « qui en ont » … c’est ce qui fait les vrais « bosseurs, ceux-là qui font marcher la planète ! Alors elle est lâchée sur la route… cette « route qui va encore tuer » dira la presse, comme toujours, trop pressée pour réfléchir …

L’oubli de l’art fait accéder à la beauté

Et s’il n’était de talent qu’oublié ou inaperçu ?
La transparence est une forme d’oubli qualifié, admis, entraîné.
La faculté du talent est de se faire oublier dans l’insistance même de son être-là. Sa « perfection », en quelque sorte.
Une  » présentification » opérée et réussie doit faire oublier ce qui l’opère, ce qui « présentifie ». L’oubli du geste, de la « maîtrise », du faire, finalement l’oubli de l’art fait accéder à la beauté ; c’est toute la différence entre le talent et son absence.

Cocooning

Où l’on voit, par ce vocable, le péjoratif se substituer à une valeur réputée centrale voire déterminante pour la vie entière et le bien de ses proches : assurer une caverne confortable et sûre à soi-même et à ceux dont on a la charge. Il faut vraiment avoir oublié que la nature est « naturelle » donc hostile…

Le cas Eva Joly

Eva JOLY РQui faut-il plaindre, la malheureuse femme politique ou les m̩dias ?
Il est rare d’entendre autant de commentaires xénophobes et sexistes. Ce n’est pas de la pitié pour Eva JOLY qu’il convient d’éprouver mais de la honte pour tous ces humoristes, chansonniers, journalistes bien « français » qui, jour après jour, s’en sont pris non pas à ses idées, à ses choix, à son programme … MAIS à son accent, à son physique, à ses lunettes, à ses origines !

On n’y coupera pas. Diable d’homme !

Si c’est possible … rien n’empêchera jamais qu’il le fasse. Diable d’homme. Et même si c’est horrible.
Le diable, mais chacun sait que rien de tel n’existe, bien heureusement, le diable, donc, aurait dit « fais ce que tu veux de ton intelligence pourvu que tu en fasses quelque chose — quoi que ce soit, peu importe ! »
Je ne vois pas quoi d’autre ajouter pour décrire l’humanité.
Si c’est possible – et ce, aussi contestables qu’en puissent être les conséquences – l’homme le fera un jour ou l’autre :
le virus incurable, la toute grosse bêtise nucléaire, le clone interdit et j’en passe … on n’y coupera pas.

Au plaisir de … tuer

On lit, çà et là, que l’odieux assassin, souffrait d’un « plaisir de tuer » (*)… ou autres remarques équivalentes. L’existence même de ce propos est effrayante. Car il implique, en creux, que l’on peut tuer SANS plaisir ! Mais qui donc tue SANS plaisir, bonne conscience, sentiment de devoir accompli et de la justice rendue voire de « saine » vengeance (avouée ou non) ? …

Retentir : le terrorisme moderne

Le terrorisme moderne ne tient que parce qu’il peut retentir. Pour ce faire il joue sur la psychose que les media entretiennent, l’inadmissible car le hasard est inadmissible (c’est le déterminant exclusif du terrorisme), la bonne conscience de la « juste cause » qui dispense de toute éthique, dignité ou pudeur. Delà les trois horreurs conjointes : la gloire (d’être néfaste), l’approbation sacrée (du dieu Hasard), la fascination (possède un ascendant absolu sur l’imaginaire collectif qui a su fasciner les maîtres du monde (les « journalistes ») est supérieur à toute autre forme d’(in-)humanité…

Le « retour du religieux » … entend-on partout

Faut-il avoir été sourd et aveugle pour ne pas en avoir perçu la marque toujours aussi forte à travers les dernières décennies … celles qui s’auto-proclamaient « laïques » ou « païennes » ou « libérées » alors qu’elles s’ancraient plus profondément encore dans une métaphysique brute de décoffrage. En vrac : nationalismes, utopies matérialistes ou autres, flower children ou New Age. En quoi le religieux serait-il en train de RE- venir ?

Indignation (s)

Ne faut-il pas s’indigner devant cette déferlante d’indignations ? Chacun sait comment la dite mode est advenue. Mais trop c’est trop : au point de perdre toute crédibilité et de « tolèrer » tout et n’importe quoi en parfaite bonne conscience, de perpétrer et perpétuer les mêmes injustices dans une civilisation où, c’est indéniable, flagrant même, les inégalités profitent au plus grand nombre.

Délit d’opinion : les historiens au chômage

La France donne des leçons à tous les Etats, ce n’est pas nouveau. Elle légifère aujourd’hui et ce avec la plus louable des intentions (qui oserait le nier ?) sur la « Vérité » historique des peuples de la planète et ouvre ainsi toute grande la porte à l’instauration officielle du plus odieux DELIT D’OPINION. Cela sert-il vraiment, dans le cas présent, la cause d’un peuple qui a déjà tant souffert ?

Frappés par la fougue

Excès de vie, excès de mort : frappés par la fougue. L’excès de vie est orienté vers un seul but : la mort. Inversement, l’excès de mort, goût de la destruction ou de l’auto-destruction est entièrement tourné vers la survie, voire même vers un goût immodéré de la vie. L’excès conduit, c’est bien connu, à son contraire. La mesure, elle, conduit à l’accomplissement du même par le même… ainsi va le monde…

Emetteurs, émetteurs, émetteurs …

Comme il est fascinant d’émettre. De produire en cercles concentriques des effets de sa propre création. Publier, rayonner, parler dans un micro et diffuser sur les ondes à l’entour.
Emission radio, émission spermatique, même tension orgasmatique, même plaisir de la rétention, des préparatifs qui précèdent le « spectacle ». Intense. Qui sait y résister ?

Mais bon … L’essentiel est de « communiquer » surtout quand on n’a vraiment plus rien que ce soit à se dire.

Double sens ?

Tout ce qui a un sens a forcément deux sens. Au moins ! Chaque chose signifiée est, existe et, à la fois, est signifiée. La singularité d’un sens est une pure aporie. C’est ce que laisse deviner Bachelard à propos du mythe de Jonas quand il dit  » Comment toutes ces images auraient-elles un sens si elles n’avaient un double sens ? »

Le cancre (étymologie)

Le cancre se comporte comme un crabe, il va de travers et se dirige vers là où il ne regarde pas. Il rayonne, cancer, s’étale, s’étoile comme le vers latin ou le palindrome. Car cancer, cacrinus, cancrum sont tout un.
La gangrène aussi y puise sa source, étoilement néfaste qui gagne et fait aller de guingois.
Les cancres sont séduisants toujours, ils vont de travers, ils ont une mauvaise influence, ça les rend bien entendu irresistibles.
Le cancre fascine.

Le « Petit Journal » dérange ?

La bonne question : pourquoi le Petit Journal de Canal + dérange-t-il autant ? Nuirait-il à la bonne conscience de ceux qui, jusqu’ici (en douce ?), pratiquaient la même chose (la « bidouille ») ? Serait-il l’ empêcheur de bidouiller en rond ? Qui est le principal sujet de la caricature ?
Outre les politiques et les « pipeul », ce sont AUSSI les « vrais journalistes encartés » qui sont moqués. Et ça, ça dérange beaucoup plus. Cette caste manque singulièrement d’humour.

Le bon effort de l’écoute

La communication est toujours meilleure quand l’effort est fourni par celui qui écoute que lorsque c’est celui qui parle qui adapte sa pensée à l’image qu’il se fait de l’autre.
En effet, l’écoutant, par son effort envers l’écouté, engendre des catégories nouvelles dans sa tête et, de ce fait, ou il s’élève (croissance de sa conscience en complexité) ou il

Cinéma : A l’ancienne !

Un siècle pour en arriver là ! Un siècle à parfaire la technique cinématographique ! Pour en arriver là  ! Pour en arriver à la déferlante des litanies : « Dujardin, The Artist » ! Comment analyser cette prime à la régression ? La question n’est pas de savoir ce qu’apporte le muet noir-blanc. Mais de savoir ce qu’il enlève ? Affrontons la dure réalité : on accorde désormais la prime à une esthétique de la mutilation.

Eradiquer la pensée personnelle à tout prix

Brouiller, toujours brouiller.
Les maîtres du monde à venir seront ceux qui seront parvenus à préserver la faculté de penser. Leurs esclaves seront ceux qui, par tradition culturelle, ne sauront plus faire fonctionner que leur émotivité. Soumis aux émotions imposées: toutes de nature visuelle ils n’auront plus la hauteur de vue que permet la lecture critique [...]

Légitimité

Il importe de bien connaître nos résignations en matière de violence, de responsabilité et de liberté de décision : c’est-à-dire et de manière inverse quelles sont les légitimités diverses des objets, des récepteurs des délégations de toutes natures que nous sommes amenés à pratiquer.
Car rien, jamais, ne fondera le droit du droit : la [...]

Ces lendemains qui chantent …

Aujourd’hui, demain d’hier, est arrivé.
L’heure est donc venue de se poser la question : comment voulez-vous qu’ils chantent ces lendemains alors qu’aujourd’hui leur a volé la musique ?
Après nous le déluge ? … Ou bien un peu avant ?

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Des conforts

Que la vie est difficile !
Si j’écris sur une table noire au soleil, je n’ai pas mal aux yeux. Mais la table est brûlante. Si j’écris sur une table blanche c’est l’inverse. Je ne vous parlerai pas des tables grises ou beiges, elles cumulent les deux inconvénients. Le confort devrait-il donc me venir d’un jeu [...]

Des buts … pour quoi faire?

Méfiez-vous des buts
Méfiez-vous des buts. On se donne un but dans la vie, puis, un jour on l’atteint. Alors, il ne reste plus qu’à se tourner vers la raison. Elle fournit des raisons… de vivre.
Et c’est bien triste. C’est bien triste d’avoir des raisons de vivre. Pour ma part, je préfère vivre sans raison.
Le [...]

Le global … et alors ?

Le global et … le banal
Enjeu : faire surgir à la conscience que le banal, ou ce qui est réputé tel, ne l’est pas et qu’il faut le goûter.
Que de délices dans la régularité au sein d’un cosmos chaotique ! Quel prodige que deux jours puissent se suivre et que des motifs se laissent identifier, [...]

Fragments et petites fiches

Classer ? Non
Il ne faut pas classer les objets (articles de journaux par exemple) que l’on archive. Il suffit de les numéroter selon la chronologie ordinaire de la vie, dans l’ordre de leur découverte.
A une autre étape, il est toujours possible d’en faire un répertoire raisonné fondé sur des descriptifs succincts. On peut alors classer [...]

Intimités et confidences

Monstre
Quelle horreur ! Je vis avec un personnage de fiction. Moi.
Citations
Une citation est une idée dont on est bien content qu’un autre se soit dévoué pour la formuler avant vous. Ainsi on ne pourra pas vous reprocher de l’avoir eue.
On ne vous demandera pas de la justifier. Tout au plus pourra-t-on vous suggérer de l’illustrer [...]

Pérenne … et bien exigu

Expression : Pérenne.
Observer, dans cet âge à l’hallucinante fugacité, où les choses réputées solides et durables s’envolent comme fétus, délaissées par la frivolité des contemporains, l’usage qui est fait de ce vocable jadis si lourd de sens qu’il en était effrayant : « pérenne ».
« Pérennité » nous écrasait du haut de son angoissante éternité. Aujourd’hui on [...]

… en stage, en stage, en stages …

Untel donnait des cours de « lutte contre le crétinisme ambiant »Â  (si, si  – tout le monde n’est pas modeste ! Pourtant là où ça se passait  ce n’était pas du luxe !).
Résultat : les crétins, un à un, ont quitté la salle, puis abandonné le cours définitivement. Crétins ils désiraient rester.  C’était bien évidemment leur [...]