Le malaise des « banlieues »

Comme si c’était la faute au chômage, à l’enseignement scolaire, à la TV ou à je ne sais qui. Et l’on glose et l’on invente des solutions et des potions …
Alors que la cause est tout simplement ailleurs : ce qui distingue l’humain de la bête féroce dont il descend est la culture policée qu’il reçoit dès son plus jeune âge de la part de sa famille immédiate.
Mais, à vrai dire, est-elle, cette « nature » sauvage, si différente de l’agressivité commerciale qui ressemble trait pour trait à celle de la horde, la bande, dans laquelle des jeunes gens s’intègrent souvent pour combler le vide affectif et pédagogique laissé par la famille ?
La cause des désordres est bien plus à chercher dans la nature profonde de la bête humaine que dans l’origine géographique des malheureux locataires des très inconfortables immeubles des banlieues.
La petite bête (même humaine), sans éducation, si elle n’est pas formée dès son plus jeune âge demeurera bête de jungle, égoïste, farouche, sans idéal car incapable de dépasser l’immédiat, jamais invitée à dépasser le stade de la pulsion ou du « besoin » dans ce qu’il a d’impérieux et de sauvage, comment pourrait-il en imaginer la maîtrise ou le contournement ?

Haro sur le vieux !

« Le vieux ! » – Bof c’est un bouc émissaire comme une autre. Tant qu’on n’appelle pas un chat un chat ça baigne. Le vieux coûte cher il conduit mal etc … Allons ! Secouons tous en coeur le cocotier !
Il est bien difficile de faire passer certaines statistiques bien vérifiées : le vieux génère moins d’accidents que le jeune, toutes les assurances le savent. Mais non c’est comme avec les 4×4 ; on n’oublie jamais de signaler que c’en est un ; mais par contre pour les coupés ou cabriolets surmotorisés ou autres véhicules de « jeunes fous » aucune mention n’en est jamais faite, comme de l’âge ou du sexe de jeunes fauteurs d’accidents. Pourtant, ce n’est pas l’âge qui est accidentogène ! NON ! C’est l’incivisme global – cet incivisme rendu hautement positif – l’incivisme (vieux et jeunes confondus) qui ne fait que traduire sur la route sous forme d’agressivité ce qui est par ailleurs dans tous les autres secteurs de l’activité, de la vie culturelle et des moeurs commerciales LA VERTU cardinale de notre univers mental.
Compétition, « guerre de tous contre tous » (comme dit J-C Michéa), agressivité totale devenue la vertu cardinale de nos univers mentaux : entreprise, politique, sport-spectacle (si lucratif !), concours, scolarité, et en toute logique, chez les frimeurs de la route qui se comportent là comme ailleurs selon la même et universelle mentalité débile de la compétition.

Cocooning

Où l’on voit, par ce vocable, le péjoratif se substituer à une valeur réputée centrale voire déterminante pour la vie entière et le bien de ses proches : assurer une caverne confortable et sûre à soi-même et à ceux dont on a la charge. Il faut vraiment avoir oublié que la nature est « naturelle » donc hostile…

Les dominé(e)s

Le jardinier du château est secrètement amoureux de la comtesse, il est maladroit, pataud, un peu bête en sa présence. Elle l’ignore parfois le malmène, après tout, ce n’est que l’employé du domaine. Les jours où elle est particulièrement désagréable avec lui, notre pauvre jardinier rentre chez lui et bat sa femme qui lui a [...]

Cherchez la femme

Féminisme et domination : qui parle et d’où ?
La 61ème plus grande fortune de France explique dans son dernier ouvrage (*) les nouvelles formes d’aliénation de la femme: tyrannie de la maternité pour se sentir femme, de l’allaitement, du naturalisme ambiant, de la femme parfaite. Acclamations des médias. Applaudissements fournis des bourgeois. La femme ordinaire [...]

Intégration ?

Trop rares sont les responsables, décideurs, analystes qui parviennent à percevoir (en ont-ils seulement le souci ?) l’absurdité qu’il y a dans la tentative d’intégrer des personnes qui ont (elles-mêmes ou leurs ascendants) migré dans des conditions si spéciales (parfois si épouvantables) qu’ils ne peuvent concevoir ce que serait  « se couler dans l’existant » autrement dit [...]

Hommes battus : un tabou

Voici un tabou : tant pis pour les mauviettes.
Certains tabous dérangent nettement plus que d’autres. Oh la jolie campagne que nous avons eue il y a quelques semaines  contre les violences conjugales !
Une femme (fort heureusement ce fut une femme) en a pointé vigoureusement la « faiblesse » (et c’est un euphémisme) sur le site du journal [...]

Bonnes manières

Il en faut du courage, de la force, de la culture, pour se résigner, que dis-je, se hisser à la hauteur d’abstraction, de perception de la société, qu’exige l’hypocrisie des gens « bien élevés ». Si si, je sais de quoi je parle.
Il fallait pourtant — ce serait très dommageable de l’oublier — plus de courage pour [...]

« Vivre exactement »

Etablir l’excès comme norme permet l’exercice doublement plaisant de la privation et du sacrifice. Bonne hypocrisie qui permet de jouir de deux choses à la fois.

Vortex

Le monde, fou de morgue, de prétendue efficacité, de vitesse et de rentabilité se dotera d’ilôts de rêverie, de lenteur, de réflexion paisible, non-affairée.
L’éloge tapageur de l’action permanente, du raffut, de la compétition, de la croissance, de la fébrilité conduit déjà à la stérilité, à l’angoisse, et à la détresse.
Ainsi les vortex, qu’on les approuve [...]

La famille et la caverne

La famille a un lieu et une protubérence : le lieu en est la femme, la protubérence, le pseudopode en est le mâle. Si l’on supprime le lieu, alors le pseudopode ne se raccroche plus à rien, n’émane plus de rien et il n’est plus qu’errance. Moins métaphoriquement et plus près de nous c’est une [...]

Airs de famille

Les Cisterciens aiment à souligner l’intelligence de Etienne Harding qui, pour permettre à Bernard de Fontaines (dit de Clairvaux) de devenir le penseur prolixe qu’il a été, n’a pas – contrairement à ce qui serait la pratique malicieuse de notre époque – tenté de le séparer des siens, de ses oncles, cousins, frères et soeurs.
De [...]