Anciens contre modernes ?

Comment miser ? Présent ou patrimoine ? C’est tout un programme de travail qui semble s’imposer à notre génération quand on constate l’opposition des deux clans qui s’affrontent tant dans la presse spécialisée que dans les couloirs des ministères : les adorateurs du patrimoine (sur l’air de « ah c’était le bon temps mais tout fout le camp ») et les adulateurs d’un présent hyper-post-moderniste porteur des lendemains qui chantent (sur l’air de « miroir mon beau miroir, nous n’avons jamais été aussi beaux et intelligents »). Dans un camp on célèbre sans pudeur ni discernement le « tout nouveau tout beau ». Dans l’autre on n’hésite pas à se réclamer de la perte de la postérité, à porter un deuil éternel des chefs-d’Å“uvre d’antant.
On sait ce que l’on peut faire dire au passé. On l’a vu être mis au service d’innombrables enjeux contemporains, des plus futiles ou frivoles aux plus sérieux ou rentables, des plus innocents aux plus machiavéliques (manipulations identitaires, tribales, claniques, indépendantistes, universalistes, populistes… ). L’industrie des legs du passé ou celle de son dénigrement est vite devenue une nouvelle filière économique. Une chose est sûre, cependant, elle n’aura jamais les moyens de l’innocence dont elle entend se parer.
En un siècle de nombrilisme acharné, de profusion de publications, de communication dans toutes les directions, de substitution de la quantité à la qualité, de substitution de la profusion à la sélection, quel souci devrait-on, on nous pose la question, avoir de la postérité – autrement dit de la valeur avérée, de ce qui « a fait ses preuves » ? Quel serait, dans ces nouvelles conditions, le bon usage du passé ? Quel serait le bon usage de la mémoire collective et des rapports qu’entretient la personne individuelle avec la « gestion » de celle-ci et les représentations qu’elle permet ?
Le patrimoine, sous toutes ses formes, sera salué par les uns comme riche, différent, créateur, donc, en définitive utile à l’esprit humain et à l’élévation de sa spiritualité ou de sa créativité ; par les autres il sera sanctionné, stigmatisé comme artisan de la stérilité et du conformisme des écoles et des académismes, générateur de réflexes sélectifs fleurant l’ostracisme (quand on ne l’accuse pas de racisme-universalisme-colonialisme), marqué par une ère qui, bien moins généreuse que la nôtre, fut, elle, nourrie de la « pensée unique » des flagellants – repentants donc parfaits – prêts à accueillir toutes les cultures du monde pourvu qu’elles ne soient pas occidentales. La nostalgie guindée des uns affronte le repentir spectaculairement généreux des autres. Pas de place pour un « juste milieu » sans passion. Telle fut la fin du XXème siècle. On a même assisté à des luttes acharnées entre les « partisans » d’un occidentalisme patrimonial arrogant et ceux d’un pan-culturalisme adulant les « cultures du monde » (comprenez : tout pourvu que ce ne soit pas occidental). Mais pourquoi devrait-on s’enticher de telles caricatures? Le monde réel (et son histoire) dans sa diversité est-il trop complexe pour les esprits simplistes des harangueurs des maîtres du spectacle, des hérauts de la parole et de la politique ? Parole de ceux qui, tout à la hâte de » communiquer », ne s’accordent pas le temps de l’étude, ni de la pensée, encore moins celui que requiert l’esprit de nuance..
Le passé, pour une de ces factions, est réputé sale, l’avenir, lui, est ancré sur les forces présentes dans l’homme du présent « moderniste », bon, propre… si possible « révolutionnaire » – mais on n’en est pas trop sûr. Les lendemains, décidément, c’est certain, vont chanter.
Là encore opinion et dogme se sont subtitués au goût, à la culture et à la mise en Å“uvre des principes de sélection sans lesquels – il convient hélas de le rappeler – il n’y a ni beau, ni laid, ni progrès, ni « régrès », ni même regret. Le Monde, alors, s’en était fait l’écho.
Le pouvoir, la politique et le monde de l’art ont tout au long de l’histoire connu de nombreuses convergences à défaut d’une longue histoire d’amour. Ce n’est que récemment (fin du XXème siècle) que la confusion organisée de main de maître est parvenue à gommer les frontières non seulement entre les avenues et les goûts du pouvoir mais aussi entre l’art et ce qui « n’en est pas » – ce dans quoi il faut inscrire la « marchandise ».

Temporalité cyclique vs temporalité linéaire

Rappel

Mircea Eliade, dans Le mythe de l’éternel retour souligne, après avoir rappelé l’opposition formelle qui existe entre temps cyclique (réversible, dit primitif) et temps linéaire irréversible (qui donne sa conscience tragique au « civilisé »), souligne la co-existence de fait, au sein de nos mentalités, de ces deux régimes du temps dans nos vies modernes qui, si elles sont bien conscientes de l’irrattrapable passé, n’en sont pas moins cycliquement rythmées par une série de dates anniversaires, fêtes privées, sociales, laïques, religieuses ou para-religieuses.

Europe РAm̩rique

Toutefois, par-delà ce mixte des consciences du temps qui fait la mentalité de l’homme contemporain, des différences apparaissent entre les rives des océans au cÅ“ur de ce qu’on pourrait pourtant croire n’être qu’une seule et même culture : celle dite « occidentale ».
Là où l’Amérique s’applique à fabriquer, à édifier, à construire, s’inventer parfois, une histoire, l’Europe s’acharne à ré-écrire la sienne, les siennes faudrait-il dire tant ses facettes sont diverses. Dans les deux cas, l’histoire ainsi est devenue « performative » : dire suffit à faire exister. Comme la justice qui « dit » le bien tel qu’il est convenu par le droit.
Il en va de même du discours mythique, car ce qui le distingue du discours légendaire ou du discours de fiction c’est que ce qu’il dit est vrai. Qu’il dit qu’il dit vrai. Non pas tant parce que ce le fut, un jour, in illo tempore, mais parce que c’est répété, perpetué, donc vrai de tout temps.
Les mentalités historiques peuvent jouer et jouent de fait, selon les longitudes, sur les deux tableaux : aussi bien faire advenir dans le présent, en construisant son être, que faire advenir dans les consciences en écrivant un passé parmi tous les possibles.
C’est sur ce fond de décor chamaré que se jouent les affrontements évoqués ci-dessus, entre « anciens » et « modernes » avec leurs jeux et enjeux de mémoires : mémoire pour être, mémoire pour devenir ou pour se rassurer d’avoir été.

Exister c’est posséder une mémoire

Car, en définitive exister c’est posséder mémoire « récupérer le passé, signale Eliade, est très important » il ajoute néanmoins, ce qui nuance la chose, que « le retour existentiel à l’origine, bien que spécifique de la mentalité archaïque, ne constitue pas une conduite propre à cette mentalité. »
Il n’y a pas plus de mérite ou de valeur dans une réorganisation une peu maladive d’un passé obsédant que dans une frénésie d’innovation pas toujours structurée ni bénéfique.
D’ailleurs l’Amérique s’est mise, elle aussi, dans la seconde partie du XXème siècle, à l’art de la ré-écriture arrangée du passé ; les mémoires d’Henry Kissinger ont fait l’objet de mainte expertise critique en dénonçant les falsifications et entorses. En matière d’histoire on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Il faut toujours organiser la confusion à son profit !

Les histoires falsifiées

Les manuels d’histoire falsifiée « au nom de la cause », marxiste ou autre, sont bien connus et nombre d’ouvrages s’en sont émus, en France particulièrement, avec la remise en cause de la célèbre et, jusque là, prestigieuse Ecole des Annales puis avec les griefs formulés par Régine Pernoud ou Jacques Le Goff jusqu’au plus récent Historiquement correct de Jean Sévilla. Le mouvement s’est inversé et la méfiance a fait suite à l’enthousiasme qui avait permis, comble de la confusion en la matière, dans les années 1980 à 2000 à des romanciers, fussent-ils talentueux et très conscientieux dans la préparation de leurs « toiles de fond », de passer aux yeux du grand public pour d’authentiques chercheurs ou historiens.
N’est, par contre, pas en voie de disparition cette autre mode (pas plus fondée historiquement – même si elle se pare de rigueur, elle aussi) qui consiste à dénigrer les fondements de la civilisation occidentale. C’est une autre histoire, semble-t-il autrement mieux orchestrée que celle de la falsification historique, c’est ici celle de toute une culture exposée nue à toutes les entreprises de culpabilisation. Certes les bricolages de l’histoire y ont contribué ; le rôle et l’image souvent bien simpliste que l’on voudrait attribuer ne serait-ce qu’aux Croisades ou à l’Inquisition n’en étant qu’un modeste exemple.

L’auto-dénigrement de l’Occident

Au tout début du XXIème siècle la mode n’était plus à « donner dans le rétro » comme dans les années 1970, elle est passée à une forme d’autodénigrement constant qui, à brève échéance, devait, en toute logique, conduire l’occidental (tel les « Bourgeois de Calais » de l’imagerie historique) à remettre les clés de la cité à tout conquérant qui se présenterait – peu importe lequel finalement (les différentes paranoïa qui s’affrontent sur le sujet des « cultures menaçantes » ne pèchent pas par défaut de diversité : de la si redoutée déferlante de la « sous- »culture américaine jusqu’aux épouvantables périls des intégrismes de tous bords, qu’il soient islamistes ou autres…)
Quoi qu’il en soit, toutes ce alternatives « délivreront » le malheureux européen de son éprouvante culpabilité, de sa faute originelle d’être né aux sources même de l’ »occident » et de sa culture, de toutes les cultures, si l’on en croit les imprécateurs professionnels, la plus haïssable.
Avouons que ce caricatural autodénigrement, un tel rejet de sa propre culture, révèle un rapport bien étrange à la mémoire et à son rôle. La mémoire est, à vrai dire, terriblement dangereuse, il faut bien le reconnaître, il semble, à bien y regarder, qu’elle n’ait pas bonne presse de nos jours. Elle peut même aller jusqu’à nous empêcher de voir la « nouveauté » chère et chic et follement originale là où on aimerait bien nous vendre (sans qu’on prenne garde) des vieilleries (à peine) rénovées : et ce aussi bien en matière commerciale que dans le monde des arts ou dans celui de la politique.
Enfin, défaut suprême, la mémoire établit, fonde, ancre une tradition rassurante (mais bien peu lucrative) qui est incontestablement pétrie de savoir-faire et de techniques éprouvées, de celles qui durent, qui ont fait leurs preuves. On comprend la méfiance, le mépris, quand ce n’est pas la haine qu’elle peut suciter chez les gens de mode, qu’ils soient camelots, manipulateurs, tribuns, marchands…

L’aventure de la mémoire

Changer la mémoire – pour quel « profit » ?

Un individu dépourvu de mémoire est un individu anormal, hors norme, et finalement asocial. Un groupe collectivise sa mémoire pour en faire une légende collective : jamais vraie, jamais fausse non plus ; groupe et individu assument la fonction de repère de cette mémoire. Mais, et je viens de le dire, elle peut être parfois sciemment falsifiée. Or, précisément, nous avons pu assister à la mise en Å“uvre d’une volonté de réduire la mémoire, de l’éteindre, de la dévaloriser au point qu’on paraît vouloir organiser l’amnésie.
Est-ce afin de mieux vendre les productions contemporaines – et je ne vise pas ici que l’art ? Ou y a-t-il d’autres enjeux ? L’enseignement de l’histoire et de la philosophie ont été, à de nombreuses reprises, la bête noire des totalitarismes.

Glorieux passé

La mémoire, au cours de l’Histoire a connu de fort beaux siècles voire millénaires : Antiquité et Moyen Age en ont perfectionné les techniques et les artifices au plus haut point. Puis vint dès le XIIIème siècle une plus large diffusion de l’écrit, puis, plus tard, la Renaissance, l’imprimerie ensuite, ont permis d’y avoir moins recours jusqu’à ce qu’elle soit enfin, au XVIème siècle, identifiée à la sottise par de beaux esprits comme Montaigne ou Rabelais. « Quoi de plus ordinaire qu’un sot doué de mémoire ? », peut-on lire, en substance, sous leur plume. Puis le XIXème siècle la redécouvrit, en creux cette fois, par ses merveilleuses facultés d’oubli sélectif donc d’oubli « signifiant ». Il fallut alors étudier les techniques et les ruses de cette partie du moi qui, à notre insu, « gérait » l’oubli de manière si efficace et si dynamique.

Retour dérangeant

Mais voilà qu’on voulut généraliser cette pratique, ce phénomène individuel, au groupe, et de parler alors d’inconscient « collectif », puis à la totalité de la race humaine, on peut, certes, suivre C.G. Jung sur le terrain des structures archétypales de l’imaginaire ou de la pensée humaine. De là à envisager l’organisation d’un oubli collectif au même titre que l’organisation de cérémonies du souvenir … il y avait un pas. Et quel pas !

Instrumentalisation de la « mémoire »

Pourtant, à certains égards, aujourd’hui c’est d’amnésie collective, organisée, délibérée, qu’il conviendrait de parler. Peut-on encore parler de mémoire, de conscience collective ou d’inconscient collectif. Il y a décérébration. Il faudrait parler d’inconscience collective : de torpeur. Quel meilleur terreau pour semer les graines de toutes les formes de révisionnisme … et pas seulement de la variété qui nie l’Holocauste.

Oser parler de « devoir » ?

Examinons cette petite formule qui passe pour belle, louable ou au pire anodine : le « devoir de mémoire ». En creux, un tel « devoir » dit « de mémoire » ouvre tout aussi bien la porte à son envers : le devoir d’oubli. Et cela est réellement effrayant. On imagine très bien quels services cette démarche bien passée dans les moeurs peut rendre, comment elle pourra permettre de redorer les blasons respectifs des camps du Goulag ou de Dachau… La notion même de devoir appliquée à la mémoire fait frémir. Qui décrète que le devoir de mémoire (donc d’oubli, inversement) doit se porter sur tel objet plutôt que sur tel autre ? Qui lave qui ? Avec quelle lessive ?
Certes il fut bien dénoncé çà et là un risque de dérive tel qu’on peut craindre que le soi-disant devoir de mémoire ne soit qu’un moyen d’entretenir le brasier des haines, des revanches et des vendetta… Mais est-ce bien là le plus grave péril en ce domaine ?
Que la faculté personnelle, corporellement personnelle devienne l’objet d’un devoir est plus qu’inquétant. Pire, le fait que ça ne scandalise personne porte à justifier le vocable de « torpeur » dont j’usais plus haut de manière qu’on aurait voulu voir excessive. Que lire donc dans un dénigrement du passé et du patrimoine qui s’accompagne d’une gigantesque coulpe qui se bat sur toutes sortes de poitrines au point de n’accepter le passé que pour s’en culpabiliser ? Qu’y voir sinon un vaste refus de soi-même, de sa culture, de ses propres origines, de ses ancêtres, de ce que l’on est, en toute responsabilité ?
A se croire parfait, l’imprécateur, le donneur de leçons, tolère mal la réalité approximative dont nous provenons tous en réalité et dont nous sommes faits. Coulpes et culpabilisations montrent bien le décollage, le décalage entre le mensonge idéologique entretenu par les maîtres de l’unique pensée correcte et le réel tout de complexité et de nuance dont ils sont, comme vous et moi, faits.

De là, encore la confusion

Cette intolérable contradiction – perte du principe de réalité dit-on ailleurs – les conduit, gens de mode, gens du monde et de parole, gens du battage et de la propagande, à renier bruyamment tout ce dont, de fait, ils procèdent, ce dont ils sont pétris, façonnés. De cette schize morbide naît le marasme, la confusion des valeurs et des références qui commence à être clairement déplorée en ce petit début frileux de XXIème siècle. Il en aura fallu du temps !
Ainsi, ce grand bruit en faveur de l’hypercontemporain, inversement proportionnel à la valorisation du passé et du patrimonial, n’est qu’un avatar d’un mouvement bien plus vaste que traduisent clairement les discours que tiennent tant d’intellectuels autoproclamés, drapés dans leur pseudo-intelligence et leur bien réelle maîtrise des autres et du monde, prodigues en imprécations, en fait mal dans leur vie, dans leur peau, dans leurs désirs, dans leurs valeurs, dans leur foi et qui propagent avec tapage des propos « suicidaires ». En tout cela ce qui fait d’abord défaut c’est l’honnêteté donc, finalement, la modestie, cette forme la plus dénigrée qui soit de l’intelligence, la vraie. Mais, la mode de l’efficacité agressive (qui dicte nos valeurs) veut que l’homme de modestie soit un raté par « manque d’ambition », voyons !
Toutefois les effets de ces modes et de la confusion qui en découle quant à la juste (?) place du passé et de la création contemporaine sont dévastateurs, tant moralement que socialement. L’imprécateur, à trop se valoriser lui-même, s’essouffle, se prend vite à s’exécrer comme étant indéfectiblement redevable de quelque chose à des parents, des ancêtres, une tradition lourde et longue. Il se prend aussi à se vouloir plus pur encore, plus parfaitement autonome afin de justifier l’insolence de ses imprécations. Il en vient très vite à désirer entraîner tous ceux qui n’y peuvent mais dans ce vomissement des valeurs qui l’ont fait et nous ont tous faits, peu ou prou.
C’est ainsi qu’on en arrive à priver tous ceux qui en dépendent aussi bien que ceux qui y aspirent d’un système de valeurs et de références très précieux et auquel ils souscrivent sincèrement, sans lequel ils ne sauraient vivre, qui leur est, tout à la fois, harmonie, motivation et source de créativité.

Aspects mimétiques : la « table rase » est derrière

La volupté que l’on est supposé éprouver à l’auto-dénigrement, ou au moins au dénigrement de ses propres valeurs se voit ainsi doublée du plaisir de voir tous ceux qui aspiraient à enfin parvenir à les partager être privés de leur but, frustrés de leur espoir. Pire, ils sont conduits à voir l’idéal qu’ils s’étaient donné être méprisé : « si je vois les « grands », les « nantis », auxquels j’ai compris qu’il fallait que je ressemble, se mettre à vomir, à baffouer ce à quoi j’avais cru devoir aspirer, ce que je croyais être leur grandeur, la qualité de leur culture, vers quoi donc faut-il donc désormais que je tende ? »
Les bourgeois anti-bourgeois (et ils sont légion dans « certaine » gauche bourgeoise encanaillée) ont plus nui au peuple puis aux idéaux du socialisme que tous les aristocrates de l’ancien Régime ou les exploiteurs capitalistes des XIXème et XXème, car, eux, la canaille bourgeoise, c’est au nom du peuple qu’ils ont nui au peuple ajoutant l’abjection à l’usurpation ?
Ebranler les structures morales, esthétiques et mentales d’une société expose à de lourdes responsabilités. Il faut avoir de fortes motivations pour s’y attaquer. Faut-il croire que ceux qui, du fond de leurs salons philosophico-politiques, s’y s’ont adonné, avec tant d’ardeur pendant les décennies passées avaient de telles motivations.