« Pondération »
Quand on voit la notion mathématico-statistique pointer son nez dans un argumentaire tout est dit. Rien n’y sera fiable. Trucage ici, petit ajustement là, lissage de courbe, enfin, pour faire beau …
En clair : rien ne sera mis au service de la recherche de la « vérité ». Tout sera mis au service de la force de conviction (un peu à la méditerranéenne) . Le rhéteur doit convaincre, persuader, faire partager son opinion – quitte à feindre le débat – par toutes les ficelles que l’industrie du discours procure à l’érudit de ces arsenaux.
Foin de l’authenticité, du vrai, du juste. La vérité, si jamais elle survient, ne sera jamais qu’un additif (élégant), qui vient en sus, qui sur-vient, dans le processus mis en oeuvre afin de convaincre et d’emporter la conviction…
Ainsi va également la « démocratie » … et la communication (la « comm »), la pub, la séduction, la drague, le commerce, etc.
Mentir avec talent consiste à bien dissimuler que l’on ment. Le meilleur moyen d’y parvenir n’est-il pas de se la cacher à soi-même ? Parvenir à croire (à se faire croire) que l’on n’est pas en train de mentir doit, dans notre culture, toujours emporter la conviction de l’interlocuteur.
Qu’importe finalement la vérité ? Tout étant relatif, tout se vend, tout se vante ! Tout fait « ventre ». Tout fait fric.