L’art c’est gratuit ! Bien compris hadopi ?

Hadopi et la protection … du capitalisme.
Car revoilà, malgré la gauche, l’ Hadopi qui cherche à se recrédibiliser : toujours au prétexte de la protection (sic) des artistes bien entendu.
Aux antipodes de cette fébrile et pathétique lutte acharnée contre les arts et pour les marchands et industriels (et surtout leurs actionnaires), cette superbe phrase de Roland TOPOR* : « Le génie ne se vend pas il se donne. »
Tout est dit.
Comment peut-on oser :
1) vivre de son art ?
2) vivre de l’art et du génie des autres … comme le font les « industriels » et …
tant de fripouilles de la culture ?
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*Roland TOPOR, Mémoires d’un vieux con, Wombat, Paris, 2011.

Pondération … qu’ils disaient !

« Pondération » : quand on voit la notion mathématico-statistique pointer son nez dans un argumentaire tout est dit. Rien n’y sera fiable. Trucage ici, petit ajustement là, lissage de courbe, enfin, pour faire beau …
En clair : rien ne sera mis au service de la recherche de la « vérité ». Tout sera mis au service de la force de conviction (un peu à la méditerranéenne) . Le rhéteur doit convaincre, persuader, faire partager son opinion – quitte à feindre le débat – par toutes les ficelles que l’industrie du discours procure à l’érudit de ces arsenaux. Foin de l’authenticité, du vrai, du juste. La vérité, si jamais elle survient, ne sera jamais qu’un additif (élégant), qui vient en sus, qui sur-vient, dans le processus mis en oeuvre afin de convaincre et d’emporter la conviction…
Ainsi va également la « démocratie »… et la communication (la « comm »), la pub, la séduction, la drague, le commerce… Mentir avec talent consiste à bien dissimuler que l’on ment. Le meilleur moyen d’y parvenir n’est-il pas de se la cacher à soi-même ? Parvenir à croire (à se faire croire) que l’on n’est pas en train de mentir doit, dans notre culture, toujours emporter la conviction de l’interlocuteur.
Qu’importe finalement la vérité ? Tout étant relatif, tout se vend, tout se vante ! Tout fait « ventre ». Tout fait fric.

Marchandise

A force de faire commerce de tout, l’objet n’a plus d’importance. C’est le spectacle de la vente qui compte. Spectacle, vitrine et mise en scène de la convoitise. Dire vaut plus que « valoir ». Convoiter vaut mieux que posséder. De la lutte que se livrent depuis déjà de nombreuses décennies argent et autorité politique c’est l’imaginaire de la marchandise, autrement dît le paraître et son négoce : le « spectacle » qui sont sortis vainqueurs. Trouvez donc ce qui, autour de nous n’est pas sous une forme ou une autre parfaitement marchandisable!

La culture du gratuit à l’ère d’Internet

Sophie BOUDET-DALBIN

L’économie du futur sera fondée sur les relations plutôt que sur la propriété (John Perry Barlow). Herbert Simon en 1971 :  » L’information consomme … l’attention de ceux qui la reçoivent… » Grâce à sa capacité à produire, reproduire et faire circuler sans coût ni travail supplémentaire, le numérique est à l’origine d’une profusion des données : l’attention apparaît plus que jamais comme une ressource rare.