La confusion : terrorisme sournois

Nous sommes entrés dans l’ère de la confusion.
Entendons-nous bien : confusion n’est pas désordre, bien au contraire la confusion est ordre. Et quel ordre, inflexible, invisible, innommable, irrepérable (du moins vise-t-il à l’être).
Jamais identifiable, toujours ailleurs et partout insaisissable. Sauf par inadvertance. Alors soyons inadvertants et sachons simuler l’indifférence, ou mieux l’acceptation de ses stratagèmes pour la voir en action et la surprendre en flagrant délit.

Tout ce qui, un temps, a pu paraître net, intolérablement précis et contraignant même parfois, paraît, dit-on aujourd’hui comme « brouillé ».
Pourtant on n’a jamais tant parlé, tant expliqué, tant communiqué à propos de tout, partout. C’est vrai.
C’est précisément là un des aspects de la confusion car, à force de tout embrasser systématiquement, tout finit par se valoir.
Au moins en termes d’intensité d’intérêt médiatique.
Mais l’intérêt médiatique ne se substitue-t-il pas à la valeur intrinsèque des objets ou des faits qui nous entourent ?

Culpabilité + sidération = résignation

Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

« Député périmé »

Certes, les élections, en démocratie, sont à intervalles réguliers. Cela procède du plus élémentaire respect de la légalité.
Mais qu’en est-il de la « légitimité » ? Elle ne comporte pas de date de péremption. La pastille ne vire pas de couleur quand le produit est en passe d’être non consommable. Un représentant à la légitimité avariée continue bel et bien d’exercer son mandat … et peut entraîner de sérieuses complications ou intoxications !
Et pourtant qui ne connaît de ces « représentants » du peuple, de ces élus qui, trahissant leurs électeurs et leurs engagements, se pavannent avec morgue le soir même dans une légitimité déjà avariée.

L’Europe des représentations

L’identité est toujours affaire de représentations. L’identité européenne, si tant est qu’une telle chose existe, ne fait pas exception. Ainsi l’Europe en sa diversité est un lieu d’éternel changement, un lieu au dynamisme acharné qui se démarque des cultures « statiques » et devient cet Occident qui s’étend désormais hors d’Europe :
Occident à la « haute technicité » mais …qui n’est que l’autre nom d’une « science sans conscience… » (« …n’est que ruine de l’âme. » – Rabelais). L’Europe peut-elle encore lui redonner une âme, à cet Occident technicien ?

Le capitalisme coule dans les veines de la gauche

Eh oui, il coule à flot, le capitalisme, dans ces veines-là : à lire Serge July : « . . . sans croissance personne n’a jamais remboursé ses dettes » ou Marianne et son (in-)fidèle relais Marianne 2 qui titre « Un autre capitalisme est possible » ou tant d’autres « prudentes » interrogations des « staffs » politiques, il faut s’attendre [...]

Pouvoir

C’est confusion que de croire le non-droit est strictement opposé au droit. Confusion non fortuite, confusion qui profite à qui impose un ordre qu’il nomme désordre. Car le non-droit et le droit sont assis sur les mêmes bases : ils revendiquent l’un et l’autre une « légitimité ». Qu’est-ce que la légitimité sinon le droit pour le droit d’être le droit ? C’est ce qui fonde le droit ? Mais comment ? Il est une illusion qui consiste à croire à un fondement du droit qui serait situé quelque part au-delà, de manière extérieure, hétéronome, en amont du consensus.

Difficultés intéressantes

En marge des autres axes de réflexion qui nous sont ici proposés nous sommes invités à réfléchir à ces « difficultés intéressantes » auxquelles sont confrontés les choix de société. Quelques exemples :

  • Qu’est une société de justice et de justesse (ni big society ni totalitarisme du bien collectif)
  • Que faire des deux visages du « libéralisme », de cette « double pensée » (Michéa), du « néo-capitalisme » de gauche et de droite ?

Tactique et stratégie

La stratégie consiste à savoir quand et comment perdre une bataille.
La tactique s’évertue à les gagner toutes – quitte à perdre la dernière.
Tant de tacticiens étouffent ainsi les visions efficaces des stratèges et font que d’innombrables entreprises et projets n’apparaissent plus que comme de tapageuses stratégies d’échec.