Ce qui caractérise l’insoutenable mutation dont j’ai pu être témoin au cours des trente ou quarante dernières années c’est le passage d’une mentalité qui aspirait à plus d’horizontalité dans les rapports humains à une autre, quasi féodale, tournée vers une dynamqiue, voire une « hystérique » de verticalité.
L’enjeu semble être devenu pour chacun d’affirmer son appartenance à une « classe », bien entendu affichée comme « supérieure ». A la réflexion on se demande bien pourquoi on voudrait être, du moins se sentir supérieur. Comme bien entendu la dite supériorité ne va pas de soi on s’invente d’innombrables bonnes raisons qui toutes visent à rabaisser, humilier ses semblables.

Les dernières années ont vu à cet égard un emballement à tous les niveaux et au nom des meilleures bonnes intentions (comme la sécurité, la protection des gens malgré eux et autres injonctions de santé collective) du génie de la « restriction » : les accès sont restreints, jusqu’à la forme de ces têtes de vis qui exigent des tournevis idoines, rares et très chers, réservés aux « professionnels » ou amateurs-bricoleurs riches et éclairés…

Exclure, interdire, cantonner. Les coeurs des élites se retrouvent « entre soi ».
C’est le monde nouveau qui vient d’arriver.