Méhodes de dé-représentation, crétinisation, infantilisation

Généalogie

On a aperçu plus haut ce qu’était la généalogie de cette manipulation.
Elle est issue des grands dérangements du XX° mais ils n’en sont pas la cause directe.
Elle provient du fait que les élites ont appris à se méfier du peuple que le seul rapport de force violent ne parvenait plus à contenir.
Il a été décidé de passer à des anésthésiques puissants. Un peuple chloroformé, drogué est toujours consentant.
A défaut sa somnolence et sa torpeur l’empêchent d’interférer avec le fonctionnement des machines à l’exploiter, le plumer au profit des élites industrielles puis politiques puis financières.

Infantiliser puis mépriser

La crétinisation consiste entre autres manoeuvres ou manipulations décrites ci-dessous à infantiliser : on sait comment procède la publicité … le récepteur s’adapte tjs inconsciemment à l’âge mental du niveau de communication proposé.
La publicité fait à l’occasion usage de cette faculté d’adaptation du télé-spectateur : se mettre au niveau de l’âge mental de son « interlocuteur » – d’où l’état de grande vulnérabilité du spectateur de pub. Etat dans lequel il reste un certain temps ensuite.
Viennent sur ce terrain bien préparé les manipulations les plus efficaces : on peut espérer ensuite passer dans la séquence  suivante le message que l’on veut.

Crétiniser

Privation (occultation ou non-transmission par la scolarité)
des outils d’analyse
des réels progrès scientifiques
et ce
par le biais de transvestissements sensationnalistes :
au nombre desquels :
l’écologie-spectacle
la cosmo-philo-théologie-spectacle des sciences ou de la santé …

Le peuple doit surtout demeurer incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.
On lui apprend à se sentir fier d’être sot, vulgaire, inculte … à brandir ses peudos-cultures avec arrogance, à afficher avec fierté ses capacités de régression. La liesse des matchs n’en est-elle pas une superbe illustration ?

Diversion

Diversion donc afin de détourner l’attention du public des problèmes importants, des mutations décidées par les élites politiques et économiques, et ce par le biais d’un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes et la mise en avant des futilités.
Il s’agit aussi de pratiquer l’encouragement des faits (actions, pratiques événement) sans importance (« people », sport, bien-être, « look », « must », mini-scandales et mode …) ou des pratiques toxiques (jeu, paris et drogue « chic »),
ou encore de recourir à la création de crises artificielles qui justifient ces sacrifices (inutiles) mais lucratifs pour certains …
Sacrifices qui dégraderont le niveau de vie, annihileront les acquis sociaux et surtout  installeront la résignation comme mode de pensée – mode de vie.
Il faut éloigner le bon peuple des vrais savoirs efficaces : science, économie, psychologie, neurobiologie, etc
Occuper et saturer le temps de réflexion pour interdire la pensée autonome.

Créer des problèmes afin d’offrir des solutions

Passage des messages « importants » – du point de vue de cette élite – de manière « subliminale » via la pub ou l’information-spectacle assurée le plus souvent par des « journalistes-larbins » au « vingt-heures ».
Ainsi assiste-t-on à la création de (faux) problèmes et à l’apport de projets de solutions …
annoncées … rejetées (peut-être) puis, dans tous les cas (constat effrayant) réclamées par ce peuple même auquel elles porteront préjudice.
Créer d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public. Et surprise, voici que « le bon peuple » devient vite demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter et qu’il aurait été si l’on s’y était pris autrement bien prompt à rejeter.
Laisser (ou aider à) se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté.
Créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

Variante :
Pour faire passer une décision impopulaire : la présenter comme « douloureuse mais nécessaire »- l’accord du public est acquis : un sacrifice futur expliqué est toléré. La résignation très naturelle demande le temps de s’habituer.

Dégradation progressive

Pour faire accepter une mesure inacceptable il suffira d’étaler l’opération dans le temps sur par exemple dix ans.
C’est ainsi que les conditions socio-économiques radicalement nouvelles du bon vieux capitalisme (dit néo-libéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990 : chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent…
appliqué brutalement cela causait une révolution…

Aujourd’hui que voyons-nous  ? La détresse ? Le désespoir ? Rien de cela, mais une saine résignation obtenue par une savante (car indolore) ablation du désespoir.

Emotion > réflexion

Priorité à l’émotion (au visuel) sur la réflexion et l’activité intellectuelle
L’émotionnel court-circuite l’analyse rationnelle.
Il paralyse l’esprit critique et ouvre l’inconscient à l’implantation de peurs, pulsions, comportements…

Travestir les pulsions de révolte en culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur.
Au lieu de rejeter le système économique l’individu s’auto-dévalue et culpabilise.
D’où son état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…
Enfin, toute révolte fût-elle légère sera spectacularisée et ré-écrite en « Faute » car ON la décrira comme cause du malheur des autres.
De là on culpabilisera la misère (non pas comme la marque puritaine d’une désaffection de la part de Dieu mais comme une situation bien méritée par celui qui ne joue pas le jeu du capitalisme universel – de la compétition sans foi ni loi HORMIS le spectacle convenu.

Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes.
Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le système  est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement.
Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Car il faut interdire le désespoir (collectif) qui serait dangereux et révolutionnaire (s’il parvient à être « analyser »)
ou brutal et très violent s’il conduit au sentiment (sans analyse) du « rien à perdre ».
C’est pourquoi les puissances du XXI° siècle (et ce quelles qu’elles soient – toutes SANS la moindre exception) sont unanimes et appliquent la même équation :
culpabilité + sidération = résignation
C’est-à-dire :
Culpabilité savamment engendrée (l’écologie n’en est qu’un des nombreux avatars)  + sidération ou adulation béate des pires niaiseries (le sport-spectacle et la peopleisation entres autres dizaines de bons et fiables outils de propagande abrutissante) assurent de manière très durable une résigation amorphe des populations.