Excès de vie, excès de mort : frappés par la fougue.
L’excès de vie (fanatisme, hystérie, engouements et passions) est orienté vers un seul but : la mort.
Inversement, l’excès de mort, goût de la destruction ou de l’auto-destruction (hystérie morbide, culpabilisation, etc.) est entièrement tourné vers la survie, voire même vers un goût immodéré de la vie.
Un goût qui, pour autant, n’est pas assumé comme tel. L’excès conduit, c’est bien connu, à son contraire. La mesure, elle, conduit à l’accomplissement du même par le même.
Ainsi la mesure du monde est-elle celle-ci : un axe continu dont les étapes sont inimportantes qui va de la mesure à la démesure. C’est tout. ?
Non.
Par delà on croise, dans l’Histoire, de jeunes fougueux tels Pic de la Mirandole, Isidore Ducasse, Champollion et quelques autres infréquentables car morts trop jeunes, on ne sait rien ou si peu de ce qu’ils étaient et ce, quel que fût leur grand Å“uvre.
Quant au petit Å“uvre, c’est-à-dire leur être, il demeure absent de ces grands travaux, l’être savoureux dans toute sa confusion, sa lenteur, ses doutes sa capacité forcément moyenne à la réalité, cet être-là fait défaut à l’image qu’on peut avoir d’eux.
La fougue a dû les tuer. Ils furent tous comme « frappés par la fougue ».
On relira Georges Bataille, La littérature et le mal, le passage sur Michelet