L’écriture en colonnes étroites ainsi que la pratiquent les journaux et certains magazines n’est pas innocente : elle correspond à une restriction du champ visuel, de la mobilité latérale des yeux, elle ne laisse que la verticalité, la mobilité dans le plan vertical.
A panorama restreint, pensée et perspectives retreintes. A pensée verticalisante, attitude de réception soumise et hiérarchique, pensée sur des rails qui fuient à l’horizon en lignes horizontales que l’illusion de la perspective rend verticales. Résignation, soumission, limitation du latéral, c’est-à-dire perte de l’autre, du voisin, obnubilation centrée sur le donneur de parole, d’information, de vérité.
En définitive le risque d’une critique spontanée, viscérale est écarté, jugulé tout au moins, par le bais de l’étroitesse des colonnes, justifiée par  une « ergonomie » appliquée au parcours des yeux.